Le prix du jury dans la catégorie « La meilleure transformation » réussit à préserver la qualité de l'existant et à obtenir une situation gagnant-gagnant pour tous les habitants de la maison grâce à une extension peu invasive. La transformation et l'extension (respectivement l'assemblage) de deux anciennes maisons d'habitation à Lausanne par biolley pollini architectes & M-AP architectes montre comment on peut avancer en dialoguant ensemble.
Le prix du jury
L'extension s'insère entre les bâtiments existants en les reliant. Photo : Tonatiuh Ambrosetti
L'éloge du jury
Le projet est un excellent exemple de la façon dont une intervention peu invasive peut apporter un maximum de valeur ajoutée à la qualité du logement. La dépose du nouveau bâtiment en bois est logique et obligatoire du point de vue de la durabilité. Le matériau de la façade vise à préserver la lecture des volumes d'origine tout en créant un nouvel ensemble. Avec sa conception et son revêtement en briques de terre cuite émaillées, le bâtiment intermédiaire fait habilement office d'intermédiaire entre les deux bâtiments existants.
À l'intérieur, la conservation de la façade d'origine caractérise l'espace. Des vues intéressantes sont créées ( comme nous l'avons vu dans le film). C'est une sorte de poursuite de la construction dans l'existant, qui fait preuve d'une grande empathie pour l'existant, mais aussi pour l'utilisation future du bâtiment. Grâce à un dialogue intense à la recherche de l'adéquation et au peaufinage des solutions dans le détail, une œuvre contemporaine surprenante a vu le jour. Un effort qui, selon nous, mérite le prix de la Meilleure rénovation 2024.
Transformation et extension de deux immeubles d'habitation à Lausanne par biolley pollini architectes & M-AP architectes
Dans un quartier résidentiel des années 1930 au pied du parc de Valency, le règlement de construction offrait exceptionnellement le droit de construire entre deux bâtiments. Le projet en a profité pour densifier les parcelles et offrir plus de flexibilité aux habitants. D'une part, les trois appartements d'origine gagnent ainsi chacun de nouveaux espaces dans l'extension, et d'autre part, un appartement unique s'étend sur quatre étages afin d'offrir une typologie « co-parentale ».
Cette typologie unique se compose de deux unités d'habitation indépendantes reliées par une « suite pour enfants » qui peut être attribuée à l'un ou l'autre appartement. Le matériau de la façade vise à conserver la lecture des volumes d'origine tout en conférant une identité claire à l'extension.
L'espace de vie entre l'existant et l'extension. Photo : Tonatiuh Ambrosetti
Le bâtiment est situé dans un quartier résidentiel des années 1930, au pied du parc de Valency. Le règlement d'urbanisme y accordait exceptionnellement le droit de construire entre deux bâtiments. Photo : Tonatiuh Ambrosetti
La vidéo du projet gagnant
Le prix du jury dans la catégorie « La meilleure transformation » est décerné en 2024 à Biolley Pollini Architectes & M-AP architectes pour la transformation et l'extension de deux immeubles d'habitation à Lausanne. Priscille Biolley et Tanguy Auffret Postel nous montrent le bâtiment, nous expliquent l'idée derrière le projet, nous racontent le processus de création et nous disent comment il fait bon vivre dans cet immeuble d'habitation.
Le jury
Le jury (de g. à dr.) : Roger Moos (architecte HES, président du jury), Britta Limper (rédactrice en chef de Umbauen+Renovieren), Sarah Barth (architecte MSc ETH), Daniel Frédéric Minder (architecte ETH SIA), Marianne Julia Baumgartner (architecte ETH BSA SIA et gagnante du prix du jury « La meilleure transformation 2022 »). Photo : Marion Nitsch
La nomination spéciale
Reconversion « Habiter l'ancien entrepôt de vin » par Esch Sintzel Architectes
La réaffectation d'un bâtiment industriel aussi grand en immeuble d'habitation est nouvelle, mais montre la voie à suivre pour la culture architecturale suisse. Les imposants piliers en champignon de l'ancien entrepôt de vin sont les éléments les plus marquants du bâtiment existant et constituent le point de départ du projet. Pour que leur effet reste perceptible malgré la petite taille de la nouvelle utilisation résidentielle, ils ont été dégagés et mis en scène de différentes manières. Ainsi, les piliers constituent également le point de départ pour l'organisation intérieure de la maison : l'urbanisme proprement dit est certes défini par l'existant - mais une ville dans la maison est en quelque sorte créée le long des rues intérieures. Elles ne desservent pas seulement les cages d'escalier et les buanderies communes - elles permettent aussi et surtout une grande variété de typologies de logements pour toutes les générations et tous les modes de vie.
Les piliers monumentaux en forme de champignon dans les appartements sont une expérience à vivre. Photo : Philip Heckhausen
Les fenêtres au ras du sol apportent plus de lumière dans cet ancien bâtiment industriel. Photo : Paola Corsini
Les têtes de bâtiment orientées vers la ville finissent par abriter des locaux commerciaux et un café. Photo : Paola Corsini
C'était comme ça avant. Photo : Raphael Schicker / Fondation Habitat
Le prix du public
Une composition ouverte de l'espace améliore les conditions de lumière. Photo : Rory Gardiner
La façade en briques de ciment conserve son aspect caractéristique. Photo : Christian Schaulin
Maison d'habitation Missionsstrasse de Buchner Bründler Architekten
L'ancienne remise était divisée par un mur massif en moellons en une partie utilitaire avec des écuries, une remise pour les carrosses et un grenier à foin, et une partie habitable pour les domestiques. En raison des murs coupe-feu sur deux côtés, les pièces intérieures ne recevaient pratiquement pas de lumière du jour directe. L'intervention répond à la situation défavorable en matière de lumière par une composition ouverte de l'espace. D'une part, les parties auparavant séparées du bâtiment sont imbriquées au moyen d'une ouverture circulaire à deux étages découpée dans le mur de séparation. D'autre part, une structure en béton coulée sur place se superpose au système porteur existant, créant ainsi une multitude d'espaces formés en fonction de la situation, dont deux atriums qui conduisent la lumière zénithale jusqu'au niveau du jardin.
Le béton, les enduits lisses, les murs en pierre naturelle badigeonnés et les éléments en bois à grande surface confèrent aux espaces intérieurs une matérialité vivante. Photo : Christian Schaulin